La République des territoires
La république et ses territoires. Laurent Davezies Editions du Seuil janvier 2008
Dans une tendance lourde qui trouve sa source à la fin des années 70, les territoires s’ancrent à gauche. Au lendemain de ces élections locales, le constat est rude pour les gouvernements qui se succèdent : contre vents et marées, départements, villes, régions, et bientôt le sénat basculent progressivement à gauche, inexorablement depuis plus de trente ans.
Vers un paradoxe territorial
Dans une étrange inversion de l’histoire, une facétieuse division du travail politique s’installe laissant ainsi les affaires de l’Etat à une droite anti-étatiste et les outils du développement local à une gauche française de tradition jacobine.
Il y a fort à parier que cette structuration du champ politique va peser lourd dans les choix et décisions à venir.
Le territoire français devient ainsi le lieu de tous les paradoxes. Paradoxe politique mais aussi paradoxe économique car c’est dans les régions les plus actives que la pauvreté augmente le plus !
Cet étrange constat effectué par Laurent Davezies dans son ouvrage « La république et ses territoires » (éditons du Seuil : La république des idées) s’appuie sur une étude sérieuse de l’économie des territoires. Dans un essai bien documenté, l’auteur analyse la circulation invisible des richesses et son effet.
Un nouveau divorce
Il démonte les ressorts d’un nouveau divorce encore peu perceptible entre régions productives et régions résidentielles. Ainsi un espace qui ne produit pas de croissance économique n’implique pas qu’il ne se développe pas. Il faut maintenant ne plus seulement mesurer la compétitivité des territoires mais aussi, et surtout leur attractivité liée à une nouvelle économie résidentielle. Cette révolution territoriale va s’accentuer dans les années à venir et le gouvernement serait avisé d’y penser dès maintenant.